Le muletier devenu vizir à paraître en juin 2018

Résumé :

Deux récits en alternance : le récit contemporain vise à décrire les exactions des islamistes radicaux au Mali ou dans certains foyers en France, décrire aussi comment on devient radical y compris dans une famille bien « intégrée », décrire enfin comment on peut se sortir de cet endoctrinement ; le conte philosophique qui prend racine au début du 19^ème siècle, nourrit le récit contemporain, l’apaise en expliquant ce que pouvait être un islam des lumières et ce que peut être encore un islam éclairé, en se basant sur l’enseignement des maîtres soufis dont la sagesse est de nos jours plébiscitée par les chrétiens, les juifs, les agnostiques, parce que dépassant les clivages des religions . L’ensemble vise à rappeler à chacun que le maître mot de notre vivre ensemble est la laïcité, et que toute question religieuse doit rester de l’ordre  de l’intime.

Dominique Roy est documentaliste à France Télévisions. Avant la venue d’une équipe de documentaristes, il est envoyé en Algérie pour effectuer les derniers repérages, ce afin de préparer un reportage sur le fabuleux destin d’un certain Abderrahmane Achaach, simple muletier, qui est devenu en 1801 vizir du roi du Maroc, Moulay Slimane (fait historique).

Dominique est sur les lieux de la dernière Zaouïa quand il est brutalement pris en otage par les membres d’une katiba d’AQMI. Il est emmené dans un camp djihadiste au Mali. Dans ce camp, il est confronté à Ahmed Kardouche, jeune Français d’origine marocaine qui s’est enrôlé dans ce groupuscule, faute de repères et de perspectives existentielles. Dominique se rend très vite compte qu’Ahmed, ne sachant parler correctement l’arabe et ayant gardé ses manières d’occidental, exaspère les islamistes. Il devient très rapidement leur larbin et leur souffre-douleur. Le jeune homme risque gros, d’autant que pour réaffirmer son autorité le chef de la katiba n’hésite pas à tuer ses hommes de sang-froid.

Le récit actuel alterne donc avec le récit du Muletier devenu vizir, c’est-à-dire le périple d’Abderrahmane Achaach, rédigé sous forme de conte philosophique. Le voyage de cet homme (d’abord sourcier), également en mal de lumières, sera initiatique - à la manière de la progression spirituelle de la sagesse soufie - et lui fera traverser le Maroc, les ports méditerranéens et surtout Venise, l’Espagne, la France jusqu’à Marseille, l’Egypte et tout le Sahara. Au début de sa quête, il rencontre un vieux derviche qui lui sert de maître à penser

Il se perdra pour mieux se retrouver après une descente aux enfers et finira par atteindre l’extase qu’il recherchait tant. Parvenu au terme de son voyage, il sera le seul lettré à pouvoir aider le roi Moulay Slimane après la grande peste de 1797 qui décima les deux tiers de la population marocaine.

                Lors de son périple, Abderrahmane rencontrera des Chrétiens d’origine juive, persécutés par l’inquisition toujours au goût du jour en Espagne.